Nous vivons, tous en même temps, quelque chose d’inédit, que nous n’avons jamais « appris » à vivre. Voici quelques bonnes pratiques pour mieux le vivre.
Vivre chaque journée, une par une, et construire de nouveaux repères.
• Que vais-je faire aujourd’hui, ce soir, éventuellement demain… et construire sa journée. Pour certains, il sera bénéfique de garder des habitudes (s’habiller comme pour aller travailler par exemple), maintenir un rythme (des horaires de sommeil et de repas réguliers), se fixer de petits objectifs (cuisine, sport, appels aux personnes dont on souhaite avoir des nouvelles ou soutenir)…
• Regarder cette expérience comme… une expérience !! Noter ce que l’on ressent nous permettra plus tard, si on le souhaite, de revenir sur ce qui a été vécu au cours de cette période. Faire ce petit exercice nous aide également à prendre conscience de ce qui nous a marqué dans notre journée, et ressentir ce qui a été bénéfique et ce qui ne l’a pas été. Nous pourrons utiliser ces aspects positifs et négatifs comme nouveaux critères, nouveaux repères pour construire notre prochaine journée.
• Le stress et l’angoisse sont là, nous n’avons pas à le nier ou le négliger.
o Il y a la peur, pour beaucoup d’entre nous, peur pour nous, pour nos proches… Il s’agit d’une réaction normale de l’être humain, une réaction de notre organisme face « au danger ». Cette réaction est bénéfique puisqu’elle nous signale que le danger est présent autour de nous et que nous devons faire attention à nous, nous protéger.
o Il y a la sensation d’enfermement dû au confinement. Cet enfermement est parfois vécu comme une « punition ». Mais si nous la regardons avec un éclairage humaniste, il devient une action bénéfique pour l’ensemble de la société. Nous nous protégeons, oui, et nous protégeons les autres. Nous faisons notre part de solidarité, d’humanisme. Tout cela ne retirera pas les désagréments du confinement, mais donne un sens, un but, une finalité.
Les douleurs ou sensations qui nous font peur.
Nous sommes inquiets, et parfois, une douleur ou une sensation nous rappelle que le virus n’est pas loin. Et c’est parfois tout notre corps qui soudain devient fébrile, ajoutant à la peur d’être malade. Cette peur est normale, comme nous l’avons vu plus haut. Dans ce cas, il est bénéfique de bouger, faire du sport, sautiller sur place, chanter, sauter, danser…
Notre corps a besoin de bouger
Même si nous faisons les 100 pas dans notre logement, que nous montons et descendons les escaliers… nous bougeons moins dans cette période. Nous n’y faisions pas attention, mais depuis toujours, nous étions amenés à bouger tout au long de la journée (pour aller à la machine à café, pour chercher son déjeuner, pour prendre les transports en commun, récupérer les enfants à la crêche… parfois en allongeant le pas parce que nous étions en retard…). Tous ces mouvements dont nous n’avions pas conscience ne sont plus présents en situation de confinement. Là encore, il est bénéfique de trouver ce qui pourra nous « animer » et si possible avec enthousiasme : trouver sur Internet un tuto de danse, de gym, de yoga…, trouver un groupe de personnes qui chantent sur les balcons de notre bâtiment, sur les réseaux sociaux…
Qu’est-ce que j’ai fait aujourd’hui que je n’aurais pas fait avant
• Regarder ce qu’il y a de positif pour nous dans une journée de confinement. Ceci ne remet pas en question et ne nie pas tout ce qui est douloureux et difficile… Regarder le positif nous montre des éléments constructifs de l’expérience que nous sommes en train de vivre.
• Il est parfois difficile voire impossible de trouver un élément enthousiasmant dans notre journée, nous pouvons juste regarder ce que l’on a pu « apprendre », que l’on aurait lu, entendu, vu dans les médias, réseaux sociaux, livres… et peut-être voudra-t-on approfondir un peu ce qui a été appris, et qui pourra être intégré dans une prochaine journée.
• Accepter aussi de ne pas avoir fait « quelque chose » de cette journée, et ne pas s’en vouloir. Ne l’oublions pas, nous n’avons jamais appris à vivre ce que nous vivons aujourd’hui. N’oublions pas non plus qu’il nous est parfois arrivé de ne pas avoir fait « quelque chose » d’une de nos journées avant. Nous avions su faire « quelque chose » le lendemain.
Apprendre à vivre ensemble « à temps plein »
Que ce soit notre famille, notre conjoint, notre ami.e, nous nous retrouvons dans une situation inédite de devoir vivre ensemble 24h/24, 7j/7. Il n’est pas anormal que des tensions s’installent. Pour éviter de laisser la situation dégénérer, essayons d’« organiser » la vie ensemble.
• Quels sont les besoins de chacun ? Il y a des besoins vitaux pour chacun d’entre nous, pour que nous ayons notre espace minimum vital. Pourquoi ne pas se poser ensemble, et écrire ces besoins sur un papier, expliquer chacun à l’autre en quoi cela consiste, quels en sont les contours. Et regarder ensemble comment les mettre en place. Essayer sur 2 journées, puis regarder ensemble si la situation est désormais « vivable », améliorer, essayer, améliorer encore et encore. Chacun 3 pourra ainsi s’exprimer, mieux définir son propre besoin, parfois en en faisant émerger de nouveaux… Et chacun pourra être entendu par l’autre dans son besoin.
• Notre expérience évolue au fil du temps, notre environnement également, il est donc normal que nos besoins s’adaptent, s’affinent, divergent… Il est important de l’accepter et de ne pas s’en vouloir. Le plus important est de rester « en contact » les uns avec les autres dans un même confinement.
Diminuer mon stress
Méditation, yoga… Internet regorge de vidéos. Cet arrêt brutal de notre vie d’avant est l’occasion de regarder ce qui peut nous aider à diminuer notre stress, à nous ressourcer intérieurement. Pour les uns ce sera la méditation (la méditation pleine conscience ne nécessite aucune expérience quelconque, on peut réécouter les interventions de Christophe André sur France Inter, il existe également des vidéos sur Youtube…) pour les autres ce sera le yoga (les professeurs de yoga
mettent des cours en ligne pour leurs élèves, et beaucoup sont en accès libre pour tous), la lecture, la musique…
Accepter de me faire aider
• Par moment, la solitude est trop pesante, ou la promiscuité…
• A d’autres moments, c’est la sensation de ne plus gérer la situation ou la peur de perdre pied…
• Et parfois, c’est trop difficile et on a l’impression de s’enfoncer…
Dans tous les cas, de nombreuses cellules de soutien se sont mises en place. Ces cellules sont là pour tout
le monde. Il n’y a pas des faibles et des forts, il y a des êtres humains qui vivent, tous en même temps,
quelque chose d’inédit qu’ils n’ont jamais appris à vivre.
Quelques liens :
- SOS AMITIÉ (7j/7 24h/24) , via un numéro d’appel gratuit 09 72 39 40 50 ou chat-messagerie sur sos-amitie.com, anonymat et confidentialité
- FF2P.fr propose une liste de numéros de téléphone de psychothérapeutes et psychopraticiens bénévoles, qui sont là pour vous écouter et vous accompagner le temps d’un appel
- AFP-ACP : entretiens de soutien gratuits ou groupes de paroles pour les personnels de santé, et pour tous par des psychothérapeutes et psychopratiiens de l’Association Française de Psychothérapie dans l’Approche Centrée sur la Personne (afpacp.fr)
- CROIX ROUGE : 0800 858 858, service de soutien par téléphone, confidentiel, anonyme et gratuit
- PSYFRANCE, psychologues au service des entreprises pour le soutien des salariés : psyfrance.fr
Par Mireille Fauris Florentin – Psychothérapie, Psychothérapie en ligne, Développement personnel, Accompagnement et soutien
Synthèse complète disponible sur demande.